Développer les compétences pour s’adapter aux changements sociétaux et offrir les meilleures prestations
Dans nos sociétés toujours plus complexes, les thématiques sociales s’imposent, remettant en question des certitudes.
Les adolescent·e·s les portent avec toute la force et la passion de leur âge, laissant parfois pantois les adultes autour d’eux. Nos éducatrices et éducateurs vivent ces transformations rapides aux premières loges. Face à des thématiques nouvelles, et voulant les accompagner au mieux, nos équipes se forment tout au long de leur carrière au sein de la FJF. L’éclosion des compétences individuelles et collectives constitue une valeur fondamentale de la politique de ressources humaines de notre fondation, cela afin d’offrir les prestations les plus appropriées aux besoins ou aux envies des bénéficiaires.
Dès leur premier jour, l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs entrent dans un processus d’apprentissage. Des encadrant·e·s ou des équipes entières suivent par exemple des formations ciblées sur des thématiques très actuelles auxquelles il n’est pas toujours évident de répondre. Celles-ci peuvent prendre la forme de journées de réflexion axées sur une problématique précise. L’an passé, les règles de vie, la transition de genre et les conséquences de l’exposition aux écrans ont été au cœur de cours ou de discussions dans des foyers.
Les besoins individuels et les impératifs de la collectivité
Au début de l’année 2022, suite à des changements dans l’encadrement du foyer Pôle Nord à Grandson, un lieu d’accueil pour adolescent·e·s de 14 à 18 ans qui traversent des difficultés personnelles, sociales et familiales, il a fallu reconstruire un cadre clair, autant pour les éducatrices et éducateurs que pour les bénéficiaires. Des interrogations ont émergé : comment fixer des règles aujourd’hui ? qui les décide ? comment les appliquer ? et surtout pour quels principes vaut-il la peine de se battre ? Autant de questions primordiales pour le bon fonctionnement d’un établissement.
Traditionnellement des règlements très précis régentaient la vie d’un foyer, mais cela n’est plus envisageable dans une société où le dialogue entre les encadrant·e·s et les adolescent·e·s prévaut. Il y a bien sûr des points de repère inaliénables comme les heures de coucher ou des repas, mais celles-ci diffèrent entre les jeunes de 14 ans et les pensionnaires ayant atteint la majorité. Tout l’art dans la gestion des foyers de la FJF réside dans l’articulation des besoins individuels et des impératifs de la vie en collectivité.
La transidentité bouscule le monde de l’éducation
La transition de genre bouscule le monde de l’éducation qui doit apprendre de nouveaux codes, repenser certaines façons de faire et revoir ses fondamentaux. La répartition filles-garçons n’est plus toujours pertinente. Les interrogations sur le genre ou la transidentité obligent nos collaboratrices et collaborateurs à se remettre en question et à suivre des formations.
La transition de genre est une réalité dans les foyers Bellevue, L’Aube-Claire et Pôle Nord. Elle concerne plusieurs adolescent·e·s qui sont à différents stades de leur processus transformationnel. Si pour les accompagner elles et ils peuvent compter sur l’ensemble du réseau professionnel composé d’assistantes sociales et assistants sociaux, de psychologues et de médecins, nos équipes bénéficient aussi de supervisions qui leur permettent de mieux comprendre les situations et de prendre du recul.
Pour offrir un encadrement optimal, ces personnes, en plus de lectures et de leur pratique quotidienne, ont suivi en 2022 des journées de formation dispensées par Agnodice. Cette fondation œuvre pour faciliter l’accès aux ressources et services les plus adaptés aux jeunes transexuel·le·s et non binaires. De plus, elle organise des groupes de soutien pour les parents et les personnes concernées.
Agnodice propose aux professionnel·le·s diverses méthodes et enseignements sur la transition de genre, son accompagnement, la prévention du harcèlement ou la supervision de situations complexes.
Ce coaching s’est révélé très utile aux éducatrices et éducateurs qui ont amélioré leur compréhension de ce que pouvaient vivre nos bénéficiaires en transition. Cela a clairement fait progresser la qualité des relations, qui reste l’élément essentiel de notre travail avec les adolescent·e·s à la FJF.
Soigner la dépendance aux écrans des mères pour protéger les enfants
Autre thématique actuelle, l’exposition de jeunes enfants aux écrans. Une formation a été organisée avec une infirmière spécialisée pour les collaboratrices et collaborateurs de l’Accueil éducatif mère-enfant (AEME) Montelly à Lausanne où sont hébergé·e·s cinq mères et leurs enfants de 0 à 2 ans. Grâce au soutien de l’équipe présente, ces mères reprennent confiance et peuvent plus sereinement développer un lien avec leur enfant. C’est justement pour que cette relation puisse naître que le téléphone portable ne doit pas se substituer à la présence maternelle. Ces femmes l’utilisent ponctuellement comme baby-sitter de remplacement, seul moyen parfois de s’octroyer des moments de repos. Il faut leur expliquer que tout le temps que leur enfant passe devant des écrans n’est pas consacré à d’autres activités essentielles et que cela entrave son bon développement.
Cette formation a permis de donner des astuces. Les encadrant·e·s ont par exemple appris comment, à la place de l’écran, proposer des jeux audio, certes avec le téléphone, mais plus interactifs pour l’enfant.
Les mères trouvent cet exercice difficile, car elles sont elles-mêmes souvent dépendantes. Il faut donc commencer par les « désintoxiquer » de leur portable avant même de pouvoir atteindre leur enfant.
Bien que ce soit une tâche difficile – tout le monde sait à quel point il est dur de se séparer de son téléphone –, l’importance de préserver les jeunes enfants de la nocivité des écrans a fortement motivé l’équipe de Montelly.
Face aux changements sociétaux, et pour les accompagner au mieux, mais aussi pour toujours enrichir la qualité des prestations, les collaboratrices et collaborateurs de la FJF s’engagent avec passion dans ces formations. Elles et ils en font profiter nos bénéficiaires, vers lesquel·le·s tendent toutes nos actions, et ces jeunes ressentent concrètement une amélioration de leur bien-être.
ADAPTER LES PRESTATIONS AUX CHANGEMENTS SOCIÉTAUX


